It’s close to midnight Something evil’s lurkin’ in the dark…
Under the moonlight You see a sight that almost stops your heart…
Premières rencontres ? Je ne m’en souviens pas précisément hélas… Par écran interposé via une vidéo, des échanges par mail, et déjà, tapie dans l’ombre des pixels, une impression de connivence qui flotte.
L’intuition que ces jeunes femmes vont partager des idées, des projets, des œuvres et des mauvais jeux de mots avec la belle équipe pessacaise que nous formons et qui a soif d’autres expériences collectives. Nous avons des points communs évidents, générationnels, esthétiques, militants, désirants et un goût de la fête que je n’ose pas encore formuler…on se connait encore si peu !
Le processus s’engage, le dialogue prend forme et nous accueillons la compagnie avec le spectacle Édredon. Intuitions confirmées, c’est un tourbillon qui débarque sur notre festival. Un tourbillon d’énergie, de questions, de rires et de doutes. Effet miroir, on se voit, on se reconnaît.
Dès lors, créations, discussions, fous rires, gourmandise, ivresse, dance-floor. Dédicaces à Michael Jackson qui est un peu notre parrain, n’est-ce pas ? On ne se quittera plus. Physiquement souvent mais jamais loin du cœur et des projets. Je reste à l’écoute de ce qu’elles entreprennent car elles sont toujours dans un questionnement esthétique et citoyen qui m’interpelle. On crée des spectacles, mais pour qui? pourquoi ? comment ? Et dans quel contexte? Quand les privilégié.es que nous sommes se posent des questions et doutent, la route est complexe et passionnante.
La relation s’étoffe au fil du temps et la question de la fabrication d’un objet commun nous traverse. Comment les soutenir au mieux sur un temps plus long ? C’est le début d’un projet international, mon premier ! Les marraines de la Création qui verra le jour avec notre fabuleuse partenaire Louise Allaire. L’ivresse du lointain nous gagne, nous les pessacaises qui refusons que notre projet se cantonne au local et au national.
Avec cette compagnie, nous avons grandi et appris ensemble. Les accompagner au plus près de leurs attentes affine ma perception du métier. Je n’ai pas encore tous les outils en main.. L’expertise n’est pas là et parfois, je regrette ce temps léger où nous ne savions pas. Notre cheminement commun et parallèle dessine les contours de notre relation et de notre réflexion: Qu’est-ce que peut bien être le spectacle pour enfants ?
Vaste chantier… Les questions nous taraudent et les mots pour essayer de le qualifier se bousculent : complexe, ample, nuancé, politique, libre, engagé, expérimental, pétillant, explosif… À chaque sujet, on avance un peu plus loin en creusant nos idées et l’on découvre aussi les divergences et tout ce qui nous échappe parfois quand on veut donner des définitions.
On hésite, on doute et nos conversations en terrasses bordelaises, rennaises, marseillaises ou parisiennes bouillonnent. Je les aime ces moments où l’on se surprend à ne pas penser la même chose et à découvrir dans ce que dit l’autre, une nouvelle facette de nous. C’est la joie d’être augmentée ou complétée par nos différences.
Aujourd’hui, je croise Audrey à Momix, rayonnante, le cœur à cheval entre deux continents, et j’échange longuement avec Laurence que je trouve tellement à l’aise, si sérieuse et audacieuse dans ses fonctions de curatrice jeune public.
C’est toujours un mystère l’histoire d’une rencontre…professionnelle, amoureuse, d’amitié.
C’est toujours un miracle quand elle se transforme, qu’elle mute, qu’elle s’épaissit au fil des années.
Et c’est une chance quand elle dure, quand elle confirme une intuition et quand elle repose sereinement, quelque part, de l’autre côté de l’océan ou bien au chaud, au fond de sa poche.
‘Cause this is thriller
Thriller night
And no one’s gonna save you
From the beast about to strike..
You close your eyes
And hope that this is just imagination, girl
But all the while
You hear a creature creepin’ up behind
You’re out of time..
Thriller !!!